lundi 14 mars 2011

Conférence mensuelle



La Ligue Islamique Interculturelle de Belgique

Vous invite à sa conférence mensuelle portant sur

LE TRAVAIL EN GROUPE
Une nécessité, un défi
Par le Pr. HASSAN IQUIOUSSEN

Vendredi 1er avril 2011 à 19h30

Ouvert à toutes et à tous
sans inscription
Entrée Gratuite

Adresse :
LIIB, 68 rue Joseph Claes, 1060 Bruxelles.
A proximité de la Porte de Hal et de la Gare du Midi

Voyage en car, weekend au Bourget, 23-24 avril


La Ligue Islamique Interculturelle de Belgique

Organise un voyage en autocar à Paris et vous invite à participer à

La 28ème Rencontre Annuelle des Musulmans de France au

BOURGET LE 23 ET 24 AVRIL 2011.

Au programme :

Conférences, tables rondes, soirées artistiques, expositions, concours de Coran,

visite de Paris,...

Possibilité d’inscription par :

Email : bourgetavril2011@gmail.com

  • Envoyer nom et prénom, nous vous enverrons les modalités d'inscription par la suite, inchâAllah.

Ou

À nos permanences :

Tous les Samedis et Dimanches de 17h00 à 18h00 à l’adresse : rue Joseph Claes n° 68, 1060 Saint-Gilles.

Pour tous renseignements supplémentaires :

  • contacter le 0486/760.610
  • ou consulter l'affiche ci-jointe.

N.B. :

  • Attention, les places sont limitées et les inscriptions seront effectives qu’après confirmation de votre paiement.
  • Date limite d'inscription : 13 avril 2011

Fraternellement.

LIIB



lundi 7 mars 2011

Conf ve 11/3 YACOB MAHI, Omar Ibn Al Khattab à l'aube d'une civilisati​on




La Ligue Islamique Interculturelle de Belgique
Vous invite à sa conférence mensuelle portant sur


" OMAR IBN AL KHATTAB
Le 2ème calife de l'islam à l'aube d'une civilisation "


Par le Pr. YACOB MAHI


Vendredi 11 mars 2011 à 19h30

Ouvert à toutes et à tous
sans inscription
Entrée Gratuite


Adresse :
LIIB, 68 rue Joseph Claes, 1060 Bruxelles.
A proximité de la Porte de Hal et de la Gare du Midi

Résumé du livre : L'Islam à la croisée des chemins


Salam à tous,

Vous trouverz ci-bas le résumé du livre : L'islam à la croisée des chemins de Mohamed Assad


Muhammad ASAD,
L’Islam à la croisée des chemins,
Editions Renaissance, Bruxelles, 2004

Résumé de « l’avant-propos »
Par Biran

De tout ce qui a pu être observé durant l’histoire, aucune époque ne fut aussi changeante et agitée que celle d’aujourd’hui. Il est d’autant plus difficile et complexes de cerner ces dénombrables problèmes, ainsi que les manières d’approche afin d’y apporter des solutions nouvelles.

A des rythmes différents, les sociétés connaissent un changement dans tous les pays et le monde musulman ne fait pas l’exception. Ni halte ni hésitation sont permis. Ce changement, vers quoi tend-il, est il en accord avec la mission culturelle de l’Islam.

En raison de son espace limité, l’auteur n’a pas la prétention d’apporter des réponses à toutes ces questions. L’objectif principal de cet ouvrage étant de réfléchir à l’attitude que les musulmans doivent avoir vis-à-vis de la civilisation occidentale. Pour cela, l’auteur estime aussi, qu’il est important de revenir à l’analyse de certaines sources de l’Islam, tel que la Sounna. Et néanmoins, espère que par cet ouvrage les lecteurs seront plus sensibles à un travail futur et à une réflexion sur ce problème très important.

« Mais qu’en est-il de moi ?» Muhammad Asad estime devoir se présenter aux Musulmans, parce qu’il s’adresse à eux en tend que converti.

En 1922, il quitte son pays natal pour voyager à travers l’Afrique et l’Asie , en tend que journaliste, depuis lors il passe la majeur partie de sa vie dans l‘orient musulman. L’intérêt qu’il porte au départ à ces nations, sont simplement celui d’un étranger. Puis il constate un ordre social et une vision de la vie très différente de celle des Européens.

Et très vite, une sympathie se développe en lui. Il découvre une conception de la vie des plus humaine et sereine, très différente du mode hâtif et mécanique qu’il connait. Cette sympathie le pousse à découvrir les causes d’un tel contraste. Alors il s’intéresse aux enseignements religieux des Musulmans.

Ces enseignements lui offre un regard nouveau, sur les possibilités de la société humaine à s’organiser en un minimum de conflit interne et en un maximum d’authentiques sentiments fraternels. Alors que la réalité des Musulmans est toute autre : étroit d’esprit, pervertis en un amour pour la vie facile.

Mut par cette découverte et intrigué par cette incohérence, il tente alors une expérience purement intellectuelle, qui est de se projeter et de concevoir les choses d’un point de vue interne à la communauté musulmane. Il réalise vite que la seule et unique raison de la décadence sociale et culturelle des Musulmans est due à l’abandon des enseignements de l’Islam.
« L’Islam était encore présent, mais il était un corps sans âme» . L’élément même qui a fait la puissance du monde musulman est par son absence la cause aujourd’hui de l’affaiblissement de la structure culturelle, et tend peut-être à disparaître.

Plus il comprend à quel point les enseignements de l’Islam sont concrets et incroyablement pratiques, plus il s’obstine à vouloir comprendre l’abandon de ces fondements par les Musulmans. Au point même d’en faire un obstacle à tous ses autres intérêts intellectuels. Il voyage et discute avec de nombreux penseurs musulmans, du désert de la Libye au Pamir, du Bosphore à la mer d’Arabie. Insistant, comme si lui, le non musulman, a à défendre l’Islam de la négligence des Musulmans.

Sans même se rendre compte de son attitude, il persiste jusqu’au jour où il rencontre, dans les montagnes de l’Afghanistan, en 1925, un jeune gouverneur de province, qui lui dit : « Mais vous êtes musulman, seulement, vous ne le savez pas vous-même ! »

Frappé par ces mots, de retour en Europe en 1926, il comprend que la seule conséquence logique de son attitude est d’embrasser l’Islam. Depuis lors, il est interrogé plus d’une fois : « Pourquoi avez-vous embrassé l’Islam ? Qu’est-ce qui vous a attiré particulièrement ? »
Et il avoue qu’il n’y a pas de point en particulier et de réponses satisfaisantes. Mais si ce n’est je cite : « Cet ensemble merveilleux, cette structure d’enseignement moral et son programme de vie pratique inexplicablement cohérent ... L’Islam m’apparait telle une œuvre architecturale parfaite … Rien n’est superflu et rien ne fait défaut ». Puis « Il s’agit d’une question d’amour.»

Depuis lors, il a étudié le Coran, la Sounna ainsi que la langue de l’Islam et son histoire. Il passe 5 ans au Hedjaz et dans le Nadjd et beaucoup à Médine. Etant donné que le Hedjaz est le point de rencontre des Musulmans, venant de différents pays. Il a pu comparer les différentes visions religieuses et sociales du monde musulman.

Par cette étude, il tire comme conclusion que L’Islam -en tant que phénomène spirituel et social- et malgré les carences des Musulmans, je cite : « Est encore de loin la plus grande force motrice que l’Humanité a connu. »

Depuis, tous ses intérêts gravitent autour du problème que connait sa génération.

Ainsi ce livre s’adresse particulièrement aux croyants.

Annexe

Biographie
Muhammad Asad alias Leopold Weiss né en juillet 1900 dans la ville de Lviv, qui est maintenant en Ukraine, et autrefois cette ville faisait partie de l'empire d'Autriche-Hongrie, puis de la Pologne; il est mort en 1992. C’était un journaliste et diplomate juif converti à l'islam. Asad descend d'une longue lignée de rabbins, sauf son père qui était avocat. Il reçut une solide éducation religieuse, et connaissait bien l'hébreu et avait des notions d'araméen. Il a étudié le Talmud, la Mishna et la Gemara, et il a creusé les complexités de l'exégèse biblique, le Targoum. Il amorce une carrière de journaliste, travaillant au principal quotidien de langue allemande de l'époque, le Frankfurter Zeitung.
En 1922 se produit un grand tournant dans sa vie. Invité par un oncle vivant en Palestine, il arrive à Jérusalem et y découvre le monde arabe. Fasciné par la culture, l'humanité, la "pureté" de ce monde, il se convertit à l'islam en 1926. Il a longuement voyagé dans les pays à majorité musulmane. Il a été le témoin privilégié des mouvements de libération au XXe siècle. Il a été proche du roi saoudien Abdel Aziz Ibn Saoud et ami du roi Fayçal d'Arabie saoudite.
Entre 1931 et 1939, il s'établit, avec sa famille, au nord de l'Inde, alors sous contrôle britannique. Sur place, il collabore avec Muhammad Iqbal à la formation du Pakistan. Il en est le premier ambassadeur à l'Organisation des Nations unies (ONU). À la fin de sa vie, il a vécu avec sa femme Paola Hameeda Asad jusqu'à sa mort.
Il a écrit plusieurs livres, le principal étant Le Chemin de la Mecque (1954), qui raconte ses voyages en Orient et sa conversion à l'islam, ainsi que son avis sur le mouvement sioniste.

Résumé du chapitre : « La voie ouverte de l’islam »
Par Karim
Dans ce chapitre intitulé « La voie ouverte de l’Islam », Muhammad Asad souligne en observant sa réalité qu’à côté de la circulation des biens et des marchandises dues à notre économie mondialisée s’est également ajouté une circulation des idées et des courants culturels. Les deux forces, économiques et culturelles, allant souvent de pair, présentent néanmoins une différence dans leurs lois dynamiques.
Les lois élémentaires de l’économie veulent que l’échange des biens entre les nations soit mutuel, ce qui n’est par contre pas une nécessité dans le champ culturel. Il n’est donc pas surprenant que les nations et les civilisations qui soient, politiquement et économiquement plus forte, exercent une fascination sur les plus faibles et les influencent dans les aspects intellectuels et sociaux. Ainsi en est-il des relations entre les mondes occidental et musulman.
Cette forte influence unilatérale du monde occidental sur le monde musulman pose néanmoins un problème pour nous, musulmans, qui considérons l’islam comme « une orbite culturelle indépendante et un système social aux caractéristiques clairement définies » (p.21). La question qui se pose est : est-ce que cette influence étrangère agit comme « sérum tonifiant dans le corps de la culture islamique ou, au contraire, comme un poison » (p.21).Il est important pour répondre à cette interrogation d’analyser les forces motrices des deux civilisations (islamique et occidentale) et de déterminer ensuite dans quelle mesure une coopération entre les deux est possible.
La civilisation islamique, étant de nature essentiellement religieuse, nous devons essayer de définir le rôle général de la religion dans la vie humaine. Face aux mystères de la vie et aux principales questions existentielles, l’être humain n’a alors que deux attitudes possibles. La première consiste à renoncer à toute tentative de comprendre la vie dans sa totalité. Dans ce cas, l’homme comptera uniquement sur les preuves tirées des expériences et se limitera à ne comprendre que des fragments isolés de la vie, lesquels peuvent augmenter en fonction du développement des connaissances humaines. La deuxième attitude, qui peut très bien aller de pair avec la précédente, est le chemin de la religion. Elle conduit l’homme par une expérience plus intérieure à l’acceptation d’une vision globale de la vie et de l’existence. Il y voit l’œuvre d’un Créateur qui régit l’univers selon un plan qui dépasse la compréhension humaine. Cette dernière attitude est la seule qui permette de concevoir la vie dans son entièreté comme un tout bien équilibré et harmonieux.
Le croyant croit que tout ce qui lui arrive n’est pas le résultat d’un jeu aveugle mais plutôt le fruit de la Volonté Divine. De même, il prendra conscience qu’il représente lui-même une partie de l’ensemble de la Création avec lequel il partage un destin commun. La conséquence psychologique de cette conception en est un sentiment profond de sécurité spirituelle.
Cette attitude est commune à toutes les religions mais la particularité de l’islam, au-delà des explications théoriques, est qu’il trace un chemin pratique, un programme de vie conforme aux enseignements divins. Une voie qui allie dans l’harmonie les aspects spirituels et matériels de la vie humaine.
« Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. » (Sourate 51, verset 56)
De même, le concept « d’adoration » en islam diffère de celui de toutes les autres religions. Ici, l’adoration ne se limite pas aux pratiques purement cultuelles mais elle s’étend à tous les aspects de la vie. Elle constitue le vrai sens de cette existence qui ne peut être réalisé si nous dissocions le spirituel et le matériel. Cette conception implique une autre distinction entre l’islam et tous les autres systèmes religieux. Celle-ci tient au fait que l’islam ne se limite pas à définir uniquement le lien entre l’individu et son Créateur mais également à définir les relations de l’individu avec son environnement social.
L’islam ne subordonne pas la réalisation de l’homme à une répression des instincts humains, tels que dans le christianisme, l’hindouisme ou le bouddhisme. L’islam, au contraire, les reconnaît, leur permet de s’épanouir tout en les canalisant et ce, dans le cadre des limites fixées par le Divin. Ceci illustre parfaitement la relation d’harmonie qui doit exister en islam entre le matériel et le spirituel. L’homme est originellement bon et pur.
« (4) Nous avons certes créé l'homme dans la forme la plus parfaite.(5) Ensuite, Nous l'avons ramené au niveau le plus bas. » (Sourate 95, versets 4-5)
Le mal n’est que le résultat d’un mauvais emploi des qualités innées et positives dont Dieu a doté l’être humain. L’islam rejette l’idée chrétienne du péché originel qui est en contradiction avec l’idée de Justice Divine. Dieu ne rend pas responsable l’enfant des actes de son père (dans ce cas d’Adam paix sur lui). De même, il n’existe pas de rédemption universelle de l’humanité dans les enseignements de l’islam. Chaque Musulman porte en lui les possibilités de réussite et d’échec spirituels.
« (…) Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait.(…) » (Sourate 2, verset 286)
L’islam ne rejette pas la vie d’ici-bas comme dans le christianisme tout comme il n’attribue pas une valeur exagérée à la vie terrestre à la manière des matérialistes de l’Occident moderne. L’islam regarde la vie d’ici-bas avec calme et respect. Il n’adore pas la vie mais la considère comme une étape vers une existence supérieure. Enfin l’islam oriente l’homme vers une responsabilité consciente et morale dans tout ce qu’il entreprend. Chaque Musulman doit se considérer comme personnellement responsable de tout ce qui arrive autour de lui et œuvre pour la promotion du bien en tout temps et en tout lieu.
« Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah ». (Sourate 3, verset 110)
La voie de l’islam vise ainsi à « l’élaboration d’un cadre mondial pour le meilleur développement spirituel possible de l’homme » (p.40).


Résumé du chapitre : « L’esprit de l’occident »
Par Hafid:
Après avoir expliqué dans le chapitre précédent que l’Islam domine et sous tend toute chose, l’auteur nous propose de démontrer qu’il y a une énorme différence avec les considérations de la civilisation occidentale.

L’occident est mû uniquement par des considérations d’utilité pratique et d’expression dynamique sans réalité morale. Son seul objectif est la maîtrise suprême de la Nature. Non pas que l’islam soit opposé à cette volonté de l’homme de maîtriser son environnement, la différence réside dans la qualité du progrès humain. L’occident considère l’augmentation de la connaissance et du confort matériel comme équivalente à l’augmentation spirituelle et morale de l’humanité. L’origine de cette erreur tient à la non croyance en l’existence d’une âme distincte de la matière.

Bien qu’il ne s’opposent pas pour l’Islam, le progrès matériel et spirituel sont distincts, ils peuvent coexister ou pas. Pour l’Islam, l'élément dynamique de l’amélioration spirituelle est limité à l’individu, et cette conception résolument individualiste est résolument contrebalancé par la rigoureuse conception de la société islamique. Celle-ci s’occupe d’organiser la vie externe de sorte que l’individu trouve le moins d’obstacles possibles et le plus d’encouragement à ses efforts spirituels.

L’auteur lie la conception occidentale à la civilisation romaine et à son héritage, caractérisée par ses conceptions utilitaristes et anti-religieuses (guerre de conquêtes et de soumissions, divinités cruelles qui combattent les hommes...). La civilisation occidentale ne nie pas catégoriquement Dieu, elle n’a pas de place ni d’usage de Dieu au sein de son système intellectuelle. Il peut tout au moins avoir quelque usage sociaux (enterrement, mariage,...) mais sans impact sur l’homme européen.

Pourquoi alors lie-t-on la civilisation occidentale au christianisme? D'après l’auteur, c’est une erreur grave que de faire ce lien, et donc de considérer l'Europe comme un produit du christianisme. L'Eglise n’a que très peu contribué au développement scientifique et matériel de l’occident. Au contraire l’Eglise s’est livré à un long combat contre la pensée européenne actuelle. Au moyen-âge quand l’Eglise était omnipotente, l'Europe n’avait pas la moindre vitalité dans les domaines de la recherche scientifique. La libération de l’esprit européen eut lieu à l’époque de la renaissance dans une large mesure, grâce aux nouvelles impulsions culturelles arabes. Libérer de son ancienne servitude envers le christianisme, l'Europe se posa progressivement, en s’opposant contre toutes formes d’affirmations spirituelles de l’homme.

De cette conception purement utilitariste et sans valeurs morales, l’auteur conclut à l’antagonisme de cette civilisation européenne avec la civilisation islamique. Celle-ci a pour principal et premier objectif le progrès intérieur et moral de l’homme et par conséquent, les considérations éthiques régissent les considérations purement utilitaires. L’auteur n’exclut cependant pas un échange des connaissances.


Résumé du chapitre : « L’islam et l’occident, l’avant et après ! »
Par Nourdine:
Le monde musulman et le monde occidental ont eu des relations historiques tellement marquées par la haine et la passion, l’antagonisme, les coupures et les retrouvailles, qu’il leur est difficile de se tourner le dos et de s’ignorer en se regardant comme des chiens de faïence. Concernant leur première rencontre tragique à Poitiers, en 732 de l’année grégorienne, il se trouve de nombreux historiens qui affirment que la bataille de Poitiers fut une véritable catastrophe pour l’Occident et, partant, pour l’humanité entière.
En cette journée funeste, la civilisation recula de huit cent années.
On peut en observant par exemple les vestiges d’Andalousie (Séville, Grenade, Cordoue, Tolède) se faire une idée de ce que serait advenue une grosse partie de l’Europe occupée par l’islam scientifique, philosophe, pacifique et tolérant car l’Islam est tout cela. Par opposition aux horreurs sans nom qui dévastèrent l’antique Gaule. Celle-ci fut noyée de sang et de larmes, vidée d’hommes par les croisades, gonflée de cadavres par tant et tant de guerres, alors que le monde musulman s’épanouissait triomphalement dans la paix sous l’égide heureuse de quatre dynasties.
L’expansion de l’Islam ne prit pas, le plus souvent, la forme d’une invasion encore moins d’une colonisation, comme se plaisent à le prétendre certains historiens partiaux. L’Espagne, esclave de rois théologiens et d’évêques belliqueux, recevait à bras ouverts ses envahisseurs. En deux années, les Arabes s’emparèrent de ce que l’on mit sept siècles à leur reprendre. Ce n’était pas une invasion qui s’imposait par les armes, c’était une société nouvelle qui poussait de tous côtés. Le principe de la liberté de conscience leur était cher. Dans les villes où ils étaient les maîtres, ils acceptaient l’église du chrétien et la synagogue du juif.
Les chrétiens qui n’avaient pas renié leur foi sont globalement appelés ‘‘Mozarabes’’ ; ils ne sont pas persécutés et vivent en bonne entente avec les Arabes et les chrétiens convertis à l’Islam. Les conquérants arabes n’ont mis aucune entrave à la religion chrétienne. Les villes d’al-Andaloûs comptent de nombreuses communautés juives entièrement libres civilement et religieusement. Les juifs, banquiers, prêteurs, gabeleurs ont joué un rôle important de financiers, mais aussi de conseillers et d’ambassadeurs au service des musulmans ou des chrétiens.
Cette tolérance et cette convivialité pratiquées par les musulmans dans leurs relations avec les autres là où ils s’établirent étaient inscrites dans le Coran, le code religieux et civil par excellence des musulmans, qu’ils mirent en application. Quant aux non-musulmans, ils sont laissés à leurs convictions et adoration ; ils suivent dans leurs affaires de mariage et de divorce les lois de leur religion. L’Etat nomme un juge pour décider de leurs différends devant les tribunaux gouvernementaux. Quant aux nourritures et vêtements, ils sont laissés à leur propre convenance, conformément aux prescriptions de leur religion, mais tout en respectant l’ordre général. Les transactions et les sanctions s’appliquent sur le même pied d’égalité aux musulmans et non-musulmans, sans nul égard à la religion.
La Reconquista est venue mettre un terme brutal et sanglant à la prestigieuse civilisation musulmane d’Andalousie qui a montré que les différentes religions peuvent vivre dans la tolérance et la coexistence pacifique. Les musulmans qui avaient respecté avec noblesse et grandeur d’âme la foi et les valeurs chrétiennes furent remerciés, en retour, avec une barbarie jamais vue auparavant. On les força à abjurer leur foi et on tua par milliers ceux qui persistèrent à rester musulmans. Certains historiens et d’autres auteurs dignes de foi estiment à trois millions le nombre des victimes de l’Inquisition.
A la fin, et en désespoir de cause, puisque les andalous refusaient d’abjurer leur foi, les rois chrétiens expulsèrent tous ceux qui ne voulaient pas se convertir au christianisme, après avoir détruit tout ce qui symbolisait l’Islam ou en le transformant en lieu de culte chrétien, comme ce fut le cas pour la fameuse mosquée de Cordoue transformée en cathédrale. Ce fut le fameux édit de 1609, promulgué par le roi Philippe III, qui mit fin à sept siècles de présence musulmane en Andalousie, mais qui n’arriva pas à faire oublier combien cette civilisation fondée par les musulmans fut bénéfique et utile pour la renaissance ultérieure des Occidentaux. Cet état de fait a été reconnu par de nombreux savants occidentaux de bonne foi.
L’influence qu’exerça l’Islam dans l’édification de la culture occidentale du Moyen-âge fut donc décisive. Le monde chrétien, disposé parfois à dialoguer mais toujours à apprendre puisque cette communication du savoir se faisait dans une seule direction, de l’Orient vers l’Occident.
L’installation de l’Islam en Andalousie fut le prélude à une connaissance plus approfondie entre les deux civilisations et partant à une coexistence pacifique profitable de part et d’autre et dont la plus grande manifestation fut l’esprit de tolérance qui souffla alors sur une grande partie du monde. Il est vrai, certes, que le contact entre l’Islam et le monde occidental qui se confondait alors avec la religion chrétienne datait des premiers temps de la révélation coranique.
Le Coran est plutôt favorable aux chrétiens : « Parce qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et parce qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil. » Coran S5, v82.
Tout prédisposait à une entente et à une coexistence des plus tolérantes entre l’Islam naissant et l’Occident imprégné profondément des valeurs chrétiennes.
L’Islam a toujours été bienveillant à l’égard du monde chrétien, même dans les circonstances particulières où il se trouva en position de dominateur.
Les chrétiens ou les juifs, qui se trouvèrent à un moment ou à un autre sous le pouvoir d’un Etat musulman, ne se trouvèrent jamais marginalisés ou discriminés. Bien au contraire, beaucoup d’entre eux assumèrent de hautes responsabilités dans l’administration voire même des responsabilités de premier vizir comme ce fut le cas pour le grand-père du célèbre saint Jean Damascène, Ibn Sardjoun, sous le califat omeyyade.
Cette convivialité, dont fit preuve l’Islam vis-à-vis des peuples chrétiens qu’il rencontra dans ses conquêtes, lui attira leur sympathie et, par la suite, leur conversion en masse.
Mais encore lorsque des circonstances historiques particulières mettaient les deux civilisations l’une en face de l’autre, l’Islam observa toujours un comportement des plus corrects et des plus honorables. Même en période de guerre et d’hostilité entre les deux parties, l’Islam ne changea jamais sa ligne de conduite faite de noblesse et d’esprit de chevalerie avec ses ennemis du moment. Ce comportement était dicté par les règles imposées par le Coran et la Sunna du Prophète (SB). Quand Omar Ibn Al-Khattab s’empara de Jérusalem, il ne fit aucun mal aux chrétiens. Quand les croisés se rendirent maîtres de la ville sainte, ils massacrèrent sans pitié les musulmans et brutalisèrent les juifs. »
Au IXe siècle déjà, le patriarche de Jérusalem, dans une lettre à celui de Constantinople, écrit : « Les adeptes de l’Islam sont équitables. Ils ne nous font aucun tort et ne se livrent à aucun acte de violence envers nous. » De même, un évêque nestorien, après que la Syrie tomba aux mains des musulmans, envoya une lettre à l’un de ses amis dans laquelle il écrit : « Ces Arabes, à qui Dieu a accordé de nos jours la domination, sont devenus aussi nos maîtres ; mais ils ne combattent point la religion chrétienne. Bien plus, ils protègent notre foi, ils respectent nos prêtres et nos saints hommes et font des dons à nos églises et à nos couvents. »
Tout au long de ses relations tumultueuses avec l’Occident, la même grandeur d’âme guida la conduite de l’Islam, une grandeur d’âme que matérialisa, à sa juste mesure, l’illustre Salah Eddine Al-Ayyoubi (Saladin), en accordant la vie sauve aux chrétiens qui occupaient Jérusalem après sa libération des croisés. Et dire qu’un siècle plus tôt, la conquête de la ville sainte par les chrétiens donna lieu à un massacre effroyable.
Ce ne fut pas, malheureusement, les seules fois où l’Occident chrétien faisait preuve d’intolérance et de fanatisme vis-à-vis de l’Islam. L’attitude de l’Occident fut toujours empreinte d’hostilité et de rejet épidermique à l’égard de l’Islam ; ce qui laissa, pendant longtemps, dans l’imaginaire musulman, une impression de répulsion et d’incompréhension.
Dans toutes les régions arrachées aux païens ou reprises à l’Islam, le christianisme était imposé par la force et, tôt ou tard, les musulmans devaient choisir entre la conversion, l’exil ou la mort.
Tandis que les minorités chrétiennes jouissaient pleinement de la liberté de la pratique religieuse et gardaient le droit de gérer leurs institutions et lieux de culte, dans les pays régis par l’Islam, aucune communauté musulmane ne pouvait subsister sous une domination chrétienne.
Aux croisades et autres agressions armées, les Occidentaux ajoutèrent leurs critiques malveillantes et leurs atteintes à la foi et aux valeurs de l’Islam et des musulmans. Tandis que les musulmans vénèrent et respectent pieusement tous les prophètes de Dieu, les Occidentaux ne trouvent aucun scrupule à dénigrer le Prophète Mohammed (paix sur lui) et à accuser l’Islam de tous les maux de l’humanité. Ce fut là le rôle dévolu à l’orientalisme qui laissa des blessures indélébiles dans l’âme des musulmans. L’orientalisme se confondit avec le sectarisme religieux le plus outrancier que l’Eglise manifesta à l’égard de l’Islam. C’est grâce à ses études et à ses jugements sur l’Orient en général qu’il est arrivé à se forger un égocentrisme et un complexe de supériorité dont il n’arrive plus à s’en débarrasser.
Cet orientalisme a largement contribué à créer, à l’usage des Occidentaux, une justification de leurs préjugés et, finalement, de leur sentiment de domination.
Cet orientalisme inspire le monde occidental dans sa vision des autres civilisations, notamment celle de l’Islam: culpabilisation, diabolisation, stigmatisation, occultation de l’histoire, regard de mépris, racisme, etc.
Certains milieux politiques occidentaux relayés par des médias et, malheureusement, parfois, par certains cercles ecclésiastiques influents, ne cessent de vouloir diaboliser l’Islam en mettant en garde contre un soi-disant danger que celui-ci constitue pour les valeurs de l’Occident. C’est ainsi qu’on est arrivé à former une barrière psychologique difficilement franchissable entre le monde occidental et l’Islam, dont les perdants ne sont autres que les deux communautés et les deux civilisations qui ont pourtant besoin de plus de rapprochement et de plus de compréhension afin d’oublier les rancunes et les malentendus du passé et de réfléchir aux perspectives d’un avenir.
Cette barrière se renforce de plus en plus grâce aux campagnes de haine et de dénigrement visant l’Islam et son Prophète qui surgissent de temps à autre en Occident. Plusieurs écrivains appelant à la haine et au rejet des musulmans ; il en est ainsi de l’affaire des caricatures du Prophète (paix sur lui) déclenchée par un journal danois raciste et reprise par de nombreux autres journaux européens sous prétexte de protéger la liberté d’expression, etc…, il en est de même des propos offensants et scandaleux du pape Benoît XVI à Ratisbonne, en Allemagne, où il a remis à jour une ancienne controverse, accusant l’Islam d’ignorer la raison et de s’être répandu par la violence.
Tous ces propos et autres provocations gratuites entretiennent un climat d’incompréhension et partant d’hostilité et de suspicion entre les deux civilisations qui sont appelées pourtant par les nécessités de l’histoire et de l’avenir à coexister ensemble et à s’entendre. Tant que l’Occident demeure prisonnier de l’image mauvaise qu’il s’est forgée de l’Islam, tant qu’il persiste à lui donner des leçons paternalistes selon sa propre vision des choses, en oubliant que l’Islam a aussi ses propres valeurs et référents, tant qu’il persiste à vouloir s’ingérer dans ses affaires intérieures, tant qu’il refuse de voir en la civilisation musulmane un système de valeurs valables, il sera difficile pour lui de se comporter en partenaire équitable du monde musulman, d’avoir avec lui des relations normales, dépassionnées, basées sur le respect mutuel et l’intérêt commun. Et pourtant, les deux civilisations sont condamnées à coexister et à se supporter, elles ont de l’influence sur la scène internationale et un rôle important dans le maintien et la préservation de la paix dans le monde. Pour cela, l’Église a un grand rôle à jouer sur les plans aussi bien moral que politique.
Elle doit agir concrètement pour réparer les injustices et les torts commis tout au long de l’histoire contre l’Islam. Pour ce faire, elle est tenue d’inculquer à ses fidèles le respect de l’Islam et des musulmans, de leur foi et de leurs valeurs, tout comme les musulmans respectent le christianisme. Le dialogue avec l’Islam est une de ces actions positives que l’Eglise peut initier et approfondir pour apprendre à mieux connaître son vis-à-vis et surtout pour mieux le respecter, en sachant que beaucoup de choses sont communes aux deux religions, les plus importantes dans le monde.
L’Islam s’est donc toujours montré correct et juste dans ses relations avec l’Occident, il a reconnu l’existence de l’Occident en tant qu’aire civilisationnelle et politique dès sa révélation, dès lors que le Coran avait reconnu les valeurs chrétiennes adoptées par lui. Le dialogue avec le christianisme remonte, lui, à la révélation coranique : « Et ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus courtoise.» Coran S29, v46. C’est à la lumière de cette recommandation du Coran qu’il faudrait comprendre la bienveillance dont ont toujours fait preuve les leaders du monde musulman vis-à-vis des chrétiens, depuis le Prophète (paix sur lui) jusqu’aux plus récents d’entre eux. L’islam a été et est perpétuellement disponible au dialogue et à la coexistence pacifique, en dépit des torts et des injustices dont il n’a jamais cessé d’être l’objet de la part de l’Occident, qui persiste toujours à vouloir voir en lui un rival et une menace pour ses valeurs et ses intérêts.
La suspicion caractérise toujours le comportement de l’Occident à l’égard de l’Islam. Depuis plusieurs années, c’est un esprit de croisade anti-islamique qui semble à nouveau souffler en Occident : une croisade dont les prédicateurs sont aussi ardents et plus divers encore qu’à l’époque médiévale.
L’Islam exige d’être respecté dans ses valeurs et dans ses choix doctrinaux et d’être traité comme un interlocuteur et un partenaire à part égale et non comme un adversaire potentiel avec toute la suspicion et l’incompréhension qui en découlent. Son poids spirituel, politique, économique et démographique ainsi que la place qu’occupe le monde musulman sur le plan géostratégique lui donne ce droit. De son côté, l’Occident est tenu de se débarrasser de ses préjugés médiévaux et de son égocentrisme et à considérer l’Islam et la civilisation qu’il véhicule comme un vis-à-vis à part entière, avec qui il faudrait traiter dans le respect et la considération mutuelle. Les deux civilisations en sortiront largement bénéficiaires ainsi que l’humanité dans son ensemble. C’est à ce prix-là et à ce prix-là seulement que l’Occident pourra faire sa repentance et payer son immense dette envers le monde musulman qu’il a agressé plusieurs fois (croisades), colonisé pendant des siècles (colonisation) et dont il a pillé sans vergogne les richesses, qu’il pourra tourner la page noire de ses relations avec l’Islam.